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Développer ses marges de manœuvre pour bien vieillir
Pour Bernard Cassou, professeur de santé publique et responsable des formations du département "Bien Vieillir" à l’IRPS, il est important de modifier la représentation que les participants se font du vieillissement. L'objectif est de les inciter à s'appuyer sur leurs propres ressources physiques, psychologiques et sociales afin de vivre une retraite heureuse et en bonne santé. Explications.
« Le terme “bien vieillir” peut conduire à différentes interprétations, détaille Bernard Cassou. Pour certains, il peut signifier ne plus vieillir. C’est la promesse du transhumanisme. Je crains que cela ne conduise à rien, sinon à dépenser inutilement de l’argent. La deuxième signification est de vieillir sans déficience, sans handicap ou maladie, par des mesures préventives. Cela n’a pas beaucoup de sens, quand certains d’entre nous naissent ou vivent avec ce type de difficultés toute leur vie. Pour moi, l’idée de “bien vieillir” est de réaliser ses aspirations, quelles que soient ses déficiences éventuelles ou ses maladies. Faire avec, plutôt que de tenter de les faire disparaître. Le département s’inscrit dans cette approche. »
Une approche développée au cours de séminaires et de conférences “bien vieillir”, “réussir sa retraite”, mais aussi sur la sexualité. « Au moment de la retraite, l’objectif est d’ouvrir tous les possibles. Il n’y a pas de fatalité à devoir s’enfermer dans des activités traditionnellement dévolues aux retraités. » Un séminaire, qui dure toute une journée, permet de développer plusieurs thèmes. « Il s’agit d’abord, de combattre les préjugés, comme par exemple l’idée que le vieillissement ne peut entraîner que l’incapacité car le physique ne suit plus comme avant, et qu’il nous manquerait donc quelque chose… Il faut aussi évaluer la balance “bénéfice/risque” : “bougez-vous” ne veut pas dire la même chose selon les âges. Avant de décider d’une activité physique, il faut réfléchir aux besoins de son organisme. Manger équilibré est un slogan marketing. Il faut découvrir soi-même ses besoins. Par ailleurs, il faut sortir de la vision médicale dominante et de la focalisation sur le cholestérol ou l’hypertension artérielle. Il importe de s’intéresser aux organes qui vont avoir un impact sur la qualité de vie : la vision, la dentition, les pieds, etc. Il faut élargir sa vision du corps ou de la maladie. Enfin, il faut se convaincre que son corps fonctionne et qu’on peut atteindre son objectif, avec de l’énergie. Il faut développer l’énergie vitale, et développer les expériences sensorielles. Il faut jouir de la vision, de l’audition, de l’olfaction, du goût et du toucher. La sexualité aussi est importante pour la santé.